Le Pont de la Clapière
(Textes et illustrations Noël Bagagli)
LE PONT DE LA CLAPIÉRE (anciennement CLAPIERRE)
Pour les Embrunais, le pont de la Clapierre est depuis des siècles, le passage obligé pour se rendre de l'autre côté de la Durance, vers des propriétés, vers Baratier et les autres communes environnantes.
Peut-être y a-t-il eu dans un passé lointain, avant les ponts de bois, un bac. Mais nous n'avons pas connaissance de ce mode de traversée à la Clapierre. Passage de bac en basse Durance : |
La digue : Pour protéger la plaine du Roc une première digue fut construite et livrée le 18 mai 1591 '' En amont du pont de la Clapierre ; longue de 128 mètres, haute et large de 3, elle mettait la plaine à l'abri des débordements. C'est Guillaume Dioque, maître maçon qui en fut le directeur d'ouvrage sous les ordres de Lesdiguières. Ce Maître maçon fut aussi le constructeur des fortifications qui entraînèrent la destruction des églises en ruine de St Marcellin et St Hilaire, ainsi que celle de St Pierre, 1590 et ses maisons environnantes. Ainsi fut créé la place St pierre et le pavage en fut donné à Guillaume Dioque Le journal ''la Durance '' du 6 avril 1873 rappelle que :''En date du 31 mars 1729, Mrs Barthelon père et fils, entrepreneurs de travaux publics, sont adjudicataire pour la reconstruction de la digue sous le Roc, emportée par l'inondation de 1728…" La prolongation importante de la digue jusqu'à la Clapierre, devait voir la construction d'un nouveau pont en bois, dans les années 1800. On retrouve ses culés, en pierre de Guillestre, là où fut construit un pont de bois en 1945, à la suite du bombardement du 19 août 1944. Ce sont les ouvriers de Charmasson qui firent les travaux. Le pont de fer bombardé, fut vraisemblablement construit entre 1850 et 1870, comme beaucoup de pont sur la Durance. C'était, comme celui du pont neuf, un pont en poutrelles de fer ou d'acier de type Eiffel ou Town à partir de 1880 de type Pratt et Howe. |
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Au sujet du pont bombardé, il est bon de préciser, que les bombardiers américains du 30° Group Bomber partirent de Sardaigne et qu'ils lachèrent leurs 112 bombes de 1000 livres à 9h 28 exactement, soit environ 30' après le bombardement du Bramafan.
A la Clapierre, il y eu 3 morts, 3 femmes des familles Roux, Bernard, Rambaud, ainsi qu'un blessé très grave qui perdit une jambe, Pierre Fortoul de la ferme du Liou (ferme qui se trouvait à peu près à la place du garage Esmieu) De nombreuses maisons furent endommagées, particulièrement la villa des Roses et celle de Mr Rambaud, 100 mètres au dessous, qui fut presque démolie.
A noter aussi que le pont en bois construit pour être provisoire, en 1945, dura jusqu'en 1953. En 1951/52 il devenait dangereux au point que les nombreux camions de bois Italiens qui passaient tous les jours, durent laisser leur remorque rive gauche et la faire traverser avec un tracteur.
"Tout branlait quand ces camions passaient. Il y avait un bras mort rive gauche sous le pont et je peux témoigner que ça nous amusait de voir les poutres bouger, craquer, et les ferrures cliqueter, car nous y venions pour nous baigner toutes les vacances d'été."
(Noël Bagagli)