Que s’est-il passé il y a 100 ans ?
►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du mardi 17 octobre 2023 (Bernard Brabant)
Que s’est-il passé il y a 100 ans ?
Voici quelques actualités de ce mois d’octobre 1923 publiées par l’hebdomadaire embrunais La Durance.
Châteauroux au début du siècle dernier. Au cours de l’été 1923, le village a accueilli près de 600 touristes. Mais il doit faire des progrès pour les satisfaire. Photo Archives départementale côte 23-112
En ce mois d’octobre 1923, Joseph Alphand garde son troupeau à Savines. Passe un lièvre. Le berger excite les chiens qui se lancent à sa poursuite. Le lièvre fait demi-tour et se dirige vers le berger qui lance un coup de fouet sans l’atteindre. Le lièvre réussit à s’échapper. Les gendarmes dissimulés s’approchent du berger et lui dressent un PV pour “délit de chasse sans permis”. C’est ce que rapporte l’hebdomadaire La Durance sous le titre “Curieux délit de chasse”.
►Un cadavre sous le roc
En cueillant des amandes dans sa propriété sous le roc, Camille Parendier découvre un cadavre caché dans l’herbe. Il s’agit d’Auguste Féraud, disparu de l’hôpital depuis deux mois. On suppose qu’il est tombé d’un mur qui surplombe le roc.
Au hameau des Bernard à Chorges, en allant labourer son champ, Monsieur Combes trouve un inconnu pendu à un noyer. Le malheureux a laissé un message mystérieux : “Heure décisive, le mort ne parlera plus”.
À Châteauroux, on tire le bilan de la saison estivale. Près de 600 touristes ont séjourné dans le village. Ils y ont dépensé près 400 000 francs, soit dans les 450 000 euros actuels. Hélas, s’ils viennent, c’est pour le cadre, mais ne sont guère satisfaits de leur séjour. Pour le sous-préfet d’Embrun, le village doit élargir les routes, intensifier l’éclairage électrique, planter des arbres, installer le tout-à-l’égout et éliminer les tas d’ordure autour des maisons.
Au 54 rue de la Liberté à Embrun, Monsieur Rispaud a installé un atelier de fabrication de boîtes en carton. “Les ouvrières n’auront qu’à se pourvoir d’une chaise, qui sera étiquetée à leur nom et qui restera à l’atelier, pour leur usage”, précise La Durance.
►Les débuts chaotiques de l’aviation
Roger Ronserail devait venir survoler Embrun le 30 septembre avec son coucou, pour annoncer une journée de l’air autour de l’aviation. À la suite d’une panne, il a dû atterrir près de Gap. Quand il reprend son envol, il perd alors son hélice. L’avion se fracasse. Le pilote a deux côtes enfoncées et une jambe brisée. Et en plus la manifestation est finalement annulée pour cause de mauvais temps. C’étaient les débuts hasardeux de l’aviation. On appelait alors les pilotes, les “fous volants”.
Le journal rappelle que le samedi 6 octobre, il faudra reculer sa montre d’une heure pour passer à l’heure d’hiver.