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Quand l’éclairage public dépendait du bon vouloir de l’allumeur de réverbères  -  par Bernard_Brabant

►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du vendredi 27 odtobre 2023 (Bernard Brabant)
 

 Quand l’éclairage public dépendait du bon vouloir de l’allumeur de réverbères
 

Allumeur de réverbères. Voilà un métier qui a disparu avec l’arrivée de l’électricité à la fin du XIXe  siècle. Il devait allumer, éteindre et entretenir les lanternes qui tentaient d’éclairer le centre-ville. Quand il ne passait pas, cela mettait les Embrunais dans une colère noire.

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Avant l’arrivée de l’électricité en 1891, une trentaine de lanternes éclairait Embrun dont la place de la mairie… quand l’allumeur de réverbères faisait son travail.  Dessin Le DL/Bernard Brabant


“Ne vous aventurez pas le soir, par un temps de pluie surtout, dans la rue du Théâtre, vous risqueriez fort de vous casser le cou. […] Le réverbère qui habituellement n’éclaire que faiblement, très faiblement, les abords de cette place assez fréquentée, ne l’éclairait pas du tout ce soir-là, par l’excellente raison qu’on avait oublié de l’allumer. […] Il arrive trop fréquemment que des oublis de ce genre se commettent.” Voilà ce qu’écrit le journal La Durance en mai 1885. Si les lanternes éclairent timidement, c’est souvent faute de nettoyage, leurs vitres sont noircies par la fumée. La gestion de l’éclairage à Embrun relève alors d’une entreprise privée concessionnaire. Il y a aussi ceux que l’on oublie d’éteindre : “Les personnes qui ont traversé mardi matin entre huit heures et neuf heures la place Saint-Pierre [place Barthelon aujourd’hui, NDLR] ont pu voir le réverbère de la mairie encore allumé.”
 

En 1885, la mairie décide de repousser l’extinction des lumières de 21 à 23 heures. Les plaintes continuent : “Les réverbères de l’Archevêché persistent à s’éteindre chaque soir avant neuf heures, à la grande joie… des amoureux.” Les deux réverbères de l’avenue de la Gare ne sont plus allumés quand le dernier train arrive.

 

En 1886, l’ingénieur Mora fait une démonstration d’électricité à Embrun. Il propose d’éclairer les rues avec la lampe Edison, propre, facile et sans risque d’incendie. La mairie passe une convention avec lui.


►L’éclairage électrique en 1891

Il devra placer 25 lampes électriques d’une intensité de 16 bougies chacune et dix autres lampes de huit bougies, éclairant jusqu’à minuit. En cas d’incendie, désastre public, émeute, l’éclairage devra durer toute la nuit si nécessaire. M. Mora devra éclairer gratuitement l’horloge communale, jusqu’à 30 fois par an le bureau de la mairie et la salle des délibérations du conseil municipal. Les personnes habitant vers un réverbère pourront s’abonner à l’électricité. C’est finalement grâce à Mondet père et fils qu’Embrun bénéficiera de l’éclairage électrique. En 1891, la même année que Paris.

Après des décennies de débauche d’éclairage public, comme d’autres villes, Embrun n’éclaire plus en permanence certains quartiers. Pour limiter l’extinction d’espèces vivant la nuit.

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Publié le 28/10/2023 16:23   | |    |


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