Antoine Arnoux a publié La guerre secrète dans les Alpes du Sud. Pour cet Embrunais d’origine, il y a la volonté de raconter des histoires locales souvent méconnues. En l’occurrence, celle des agents secrets britanniques, américains, français durant la Seconde Guerre mondiale.
Une recherche personnelle peut parfois mener à entreprendre un travail de chercheur. Et à la publication d’un ouvrage ! Antoine Arnoux, originaire d’Embrun et vivant aujourd’hui près de Lyon, vient de l’expérimenter avec la parution de La guerre secrète dans les Alpes du Sud. « Je faisais des recherches sur l’Embrunais durant la Seconde Guerre mondiale, retrace ce quadragénaire. Dans des archives anglaises, je découvre que des commandos ont fait sauter le pont de Savines. C’était avec des commandos interalliés Jedburgh , composés de trois hommes parachutés en territoire(s) ennemi(s). Le rôle était d’intervenir dans des maquis, organiser des parachutages d’armes, réaliser des sabotages, prendre des informations.»
►Dans une France en guerre, le rôle du "SOE" britannique.
La toile d’informations se tisse peu à peu pour Antoine Arnoux : c’est la découverte du SOE, le Special operations executive , un service britannique d’agents secrets. Du réseau Jockey, dont les Alpes du Sud dépendent alors. De leur chef, Francis Cammaerts alias “Roger”. Mais aussi des missions de l’ Office of strategic services (OSS, qui deviendra la CIA) ou du Bureau central de renseignements et d’action sous l’égide de De Gaulle. « J’ai ainsi retrouvé les lieux de parachutages dans les Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence », décrit l’Embrunais.
Il compulse, en anglais, les rapports officiels de mission comme les comptes rendus parfois romancés. « J’ai fait une sorte de carte chez moi. J’ai posé des questions à des historiens locaux. Et à part quelques sites spécialisés, ce n’était pas une période connue. Le grand public ne savait pas que des commandos étaient venus aider la Résistance », reprend Antoine Arnoux. L’idée du livre était née, avec pour but de « partager ce savoir ».
►Cinq années de travail personnel
Entre la première recherche et la parution du livre il y a plusieurs semaines, cinq ans se sont écoulés. L’histoire et l’archéologie ne sont pourtant pas son métier, mais il s’y consacre sans s’économiser. « Il fallait trouver toutes les informations pertinentes, traduire des tonnes de documents, retrouver les descendants de ces agents. Par exemple, la fille de Francis Cammaerts, il y a eu six mois entre mon message et une réponse », sourit l’auteur.
À ces figures méconnues, Antoine Arnoux donne un relief historique. Il met en lumière leur complémentarité avec les Forces françaises de l’intérieur (FFI). « Si le débarquement de Provence a été efficace, c’est grâce à l’action de ces maquis. Les Allemands s’attendaient à un débarquement », rappelle-t-il. Mais l’intensification des opérations et sabotages, comme le pont de Savines justement, permet d’entraver l’arrivée de renforts et les replis, appuie-t-il. Sans oublier d’autres actions au pont de Prelles (Saint-Martin-de-Queyrières), sur la route entre Montgenèvre et Briançon, au col de Larche comme sur la route Napoléon. Des trains sont visés à Veynes, des chemins de fer sabotés à Manosque.
►Le rôle des femmes mis en lumière
Les femmes sont présentes dans ces réseaux. « Elles transmettaient des messages de maquis en maquis », relate Antoine Arnoux. Elles sont locales, à l’image de l’implication de Suzanne Roos à Briançon ou de Jacqueline Bouquier entre Céreste et Reillanne. Ou internationales, comme Krystyna Skarbek, aristocrate polonaise polyglotte œuvrant pour le SOE avec le nom de guerre Christine Granville et ayant participé à la libération, à Digne-les-Bains, d’un certain… Francis Cammaerts.
Des commandos qui aideront aussi à travailler « main dans la main » avec les partisans italiens. « Une autre partie de l’histoire que l’on oublie », signale l’Embrunais. Et les descendants de ces acteurs de la guerre remis en lumière ? « Ils étaient étonnés par ma démarche. Mais honorés », confie-t-il. Du côté des éditions du Fournel, il y a tout de suite eu un engouement, souligne-t-il. En somme, une histoire secrète qui demande à ne plus l’être. Ça tombe bien : le livre trouve son public depuis sa sortie.
Guillaume FAURE (© Le Dauphiné Libéré)
►Antoine Arnoux fait partie des auteurs attendus au 8e salon du livre et du marque-page, à Laragne-Montéglin, les 1er et 2 avril.
Traverser et découvrir
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Les Alpes à la Renaissance
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SOMMAIRE |
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1 | Editorial |
2 | Photo : pompiers vétérans - fin 90 |
3 | Témoignage de consuls paru en 1548 |
4 | La chapele des Vabres de Saint-Sauveu |
5 | Catastrophe des Puys et Réallon |
6-7 | La transhumance |
8-9 | Comment est né le département des Hautes-Alpes |
10-11 | Mgr de Leyssin : un personnage au crépuscule de Boscodon (suite) |
12-13 | A Boscodon, un ordre nouveau (suite) |
13 | Les 800 ans de N.D. d'Embrun |
14 | Vie de l'association |
15 | Le curé de Châteauroux |
16 | À la cantonade |
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►La ville d’Embrun a le plaisir de vous informer des prochaines causeries !
LE BARON ANTHOINE
Un Embrunais ouvre les portes du commerce entre Marseille et la mer Noire
Par Christian Gueneau
Vendredi 10 mars à 18h
Salle de la Manutention – Gratuit
Le Baron Anthoine, né en 1749 à Embrun, se consacre au grand commerce international à Marseille d’abord et à Constantinople ensuite. Il ouvre un comptoir à Kherson et développe un lien maritime entre la Russie et Marseille.
De retour à Marseille, il en devient le Maire de 1805 à 1813. Allié à la famille Impériale il est anobli par Napoléon Ier.
Destin d’un homme intelligent, entreprenant, habile et chanceux.
Visuel : Baron Anthoine (1749-1826)
►La causerie suivante vous fera découvrir
le rôle des archevêques d’Embrun dans l’histoire de France :
LA PLACE D’EMBRUN DANS L’HISTOIRE DE FRANCE
Par Maurice Fortoul
Vendredi 17 mars à 18h
Salle de la Manutention – Gratuit
D'Eburodunum à Ambrun, puis Embrun, la cité du Roc détient
un passé d'une densité, d’une richesse insoupçonnée !
Métropole gallo-romaine, évêché puis archevêché,
nous avons sous nos yeux un destin extraordinaire...
Nombre de ses archevêques ont été conseillers ou ambassadeurs du Vatican,
des rois de France, chargés de missions diplomatiques qui ont participé à la destinée du pays,rien de moins.
Trois d'entre eux vous seront présentés :
Jacques Gélu (1427-1432) ; François de Tournon (1518-1527) ;
Georges d'Aubusson de la Feuillade (1649-1668).
Visuel : Cathédrale Notre-Dame du Réal, symbole de l'influence des archevêques d'Embrun
LA GUERRE SECRÈTE
DANS LES ALPES DU SUD
Par Antoine Arnoux
Cet ouvrage permet la mise en lumière de l’intervention d’hommes et de femmes des différents services secrets alliés durant la seconde guerre mondiale
dans les Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence.
Ces agents du SOE britannique, de l’OSS (futur CIA) et du BCRA du général de Gaulle, sont intervenus afin de préparer
le débarquement de Provence du 15 août 1944 et sa progression dans les terres.
Venez découvrir le récit des missions réalisées par ces espions et commandos qui se sont déroulées sur les bords de la Durance, le long de la route Napoléonienne,
ainsi que dans l’Ubaye, le Queyras, le Briançonnais et dans bien d’autres vallées de notre région.
Toutes les informations viennent de rapports officiels ainsi que des mémoires des différents protagonistes de l’époque,
avec des documents inédits, dont des photos encore jamais vus d’Embrun en 1944
Éditeur : Les éditions du Fournel.
198 pages, prix : 27€.
La communauté de communes de Serre-Ponçon a lancé l’inventaire du bâti religieux sur Serre-Ponçon, avec l’aide de la région Sud (voir notre édition de ce jeudi 2 février). Elle en a confié la mission à Memoriae, une agence spécialisée pilotée par Julie Aycard. Pour que cet inventaire soit complet, cette experte a besoin du concours de tous ceux qui peuvent communiquer des archives ou signaler des endroits bâtis où se sont déroulées des cérémonies : chapelles, croix de mission, oratoires.
Pour Julie Aycard, le concours des habitants est indispensable : « J’attends de la population qu’elle me signale ces lieux même s’ils sont du domaine privé. Il y a les chapelles qui sont dans des hameaux un peu éloignés ou en alpage. Je ne les trouverai pas forcément toutes. Il y a aussi les anciens bâtiments religieux transformés qui passent aujourd’hui inaperçus. »
L’inventaire vise ce qui est bâti, et non les objets de cultes ou statues. Il concerne toutes les religions.
« J’attends aussi des archives possibles. En particulier des photos. Des fois, on prend des photos d’un édifice au cours d’une fête de famille. On ne s’en rend pas forcément compte, mais en fait, on garde une trace de l’édifice en arrière-plan. Cela m’intéresse, car je vois une évolution du bâti pendant toutes ces dernières années. »
Le contact pour transmettre ces informations est Corine Clivio : c.clivio @ccserreponcon.com Tél. 04 92 44 15 12.
► VOIR AUSSI le site web de notre association : :
► ASEPE - Chapelles et oratoires de l'Embrunais (patrimoine-embrunais.fr)
Il y a la cathédrale, l’abbaye de Boscodon, les églises dans les villages. À côté de ces édifices religieux reconnus, on trouve de multiples chapelles dans les hameaux ou les alpages, des croix de mission, des oratoires, des prieurés… La communauté de communes de Serre-Ponçon (CCSP), en partenariat avec la Région Paca, a décidé de recenser toutes les constructions où se sont déroulés des cultes, processions ou pèlerinages.
Ce lundi 30 janvier à la Manutention, Pierre Vollaire, vice-président de la CCSP en charge de l’aménagement du territoire, présidait une réunion publique pour lancer ce travail d’inventaire. Le premier depuis 1948. La trentaine de personnes présentes a pu faire la connaissance de Julie Aycard, de l’agence spécialisée Memoriae. Elle mènera cette vaste opération sur deux à trois ans. Cette spécialiste de l’art médiéval commencera par Embrun puis ratissera le territoire en commençant par la partie nord.
Pour Julie Ayca.rd, chaque bâtiment visité demande un travail méthodique : « J’y passe entre une demi-heure et trois jours. Je prends de 100 à 3 000 photos. Je les étudie. Je réfléchis à ce que me dit le bâtiment. Je commence à échafauder des hypothèses sur la manière dont il a été construit. Qui a décidé de sa construction ? Je consulte ensuite les archives qui existent encore, pour valider ou non mes suppositions. » Toutes ces données sont entrées dans une base de données nationale.
Outre l’inventaire, cette spécialiste amènera de nouvelles informations sur ce que l’on croyait connaître. Sa première visite à la cathédrale d’Embrun pourrait ouvrir de nouvelles perspectives. De quoi réjouir les guides conférenciers : « Il y a toute une littérature sur la cathédrale, mais le bâti n’a jamais été vraiment regardé pierre par pierre, comme le fait Julie. Cela va chambouler des savoirs que l’on croyait acquis. Elle pense avoir une idée sur la cathédrale primitive. »
« Il y aura sûrement une réunion publique à Embrun pour restituer l’inventaire de la cité », avance la spécialiste.
On pourra également consulter les informations récoltées sur dossier sinventaire.maregionsud.fr. C’est le site du service de l’inventaire général du patrimoine de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui encadre les recherches effectuées
Pour information, voici le lien vers une vidéo de présentation de Gabriel Loppé réalisée à l’occasion de l’exposition « Gabriel Loppé, artiste, alpiniste et voyageur » ►Vidéo Gabriel LoppéSi vous désirez en savoir plus, je vous transmets également le lien vers l’exposition au Fort de Bard : ► Gabriel Loppé, artiste, alpiniste et voyageur |
Du 17 décembre 2022 au 14 janvier 2024, le Fort de Bard accueille dans les logements du Musée des Alpes, une exposition entièrement consacrée à Gabriel Loppé, peintre, photographe, alpiniste et voyageur, actif depuis la seconde moitié des années 1800. L’exposition, organisée par le Fort de Bard, par Anne Friang, des Amis de Gabriel Loppé et par William Mitchell de la galerie John Mitchell à Londres, tous deux commissaires d’exposition, propose plus de 100 œuvres, tableaux, dessins, photographies et objets de Gabriel Loppé. Les 65 tableaux, issus de collections privées et publiques représentent le travail de l’artiste pendant 50 ans, des années 1860 jusqu’au début du XXe siècle. Gabriel Loppé dépeint dans ses œuvres la grandeur des montagnes, les glaciers coupés de crevasses et de fissures et les couchers de soleil observés du sommet du mont Blanc. En effet, de 1849 à 1912, il séjourne régulièrement à Chamonix, où il trouve l’inspiration pour représenter des paysages alpins et d’imposants glaciers. Loppé fut l’un des premiers peintres-alpinistes et ses œuvres ont des traits très réalistes. À côté du thème dominant de la montagne, l’exposition montre sa production lors de ses nombreux voyages et séjours dans les principales capitales européennes, Londres et Paris, ainsi qu’en Ecosse, où elle représente des paysages, des rivières et des falaises rocheuses surplombant la mer. |
► Voir :Wikipedia, Gabriel Loppé
Il y a la cathédrale, l’abbaye de Boscodon, les églises dans les villages. À côté de ces édifices religieux reconnus, on trouve de multiples chapelles dans les hameaux ou les alpages, des croix de mission, des oratoires, des prieurés… La communauté de communes de Serre-Ponçon (CCSP), en partenariat avec la Région Paca, a décidé de recenser toutes les constructions où se sont déroulés des cultes, processions ou pèlerinages.
Ce lundi 30 janvier à la Manutention, Pierre Vollaire, vice-président de la CCSP en charge de l’aménagement du territoire, présidait une réunion publique pour lancer ce travail d’inventaire. Le premier depuis 1948. La trentaine de personnes présentes a pu faire la connaissance de Julie Aycard, de l’agence spécialisée Memoriae. Elle mènera cette vaste opération sur deux à trois ans. Cette spécialiste de l’art médiéval commencera par Embrun puis ratissera le territoire en commençant par la partie nord.
Pour Julie Ayca.rd, chaque bâtiment visité demande un travail méthodique : « J’y passe entre une demi-heure et trois jours. Je prends de 100 à 3 000 photos. Je les étudie. Je réfléchis à ce que me dit le bâtiment. Je commence à échafauder des hypothèses sur la manière dont il a été construit. Qui a décidé de sa construction ? Je consulte ensuite les archives qui existent encore, pour valider ou non mes suppositions. » Toutes ces données sont entrées dans une base de données nationale.
Outre l’inventaire, cette spécialiste amènera de nouvelles informations sur ce que l’on croyait connaître. Sa première visite à la cathédrale d’Embrun pourrait ouvrir de nouvelles perspectives. De quoi réjouir les guides conférenciers : « Il y a toute une littérature sur la cathédrale, mais le bâti n’a jamais été vraiment regardé pierre par pierre, comme le fait Julie. Cela va chambouler des savoirs que l’on croyait acquis. Elle pense avoir une idée sur la cathédrale primitive. »
« Il y aura sûrement une réunion publique à Embrun pour restituer l’inventaire de la cité », avance la spécialiste.
On pourra également consulter les informations récoltées sur dossier sinventaire.maregionsud.fr. C’est le site du service de l’inventaire général du patrimoine de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui encadre les recherches effectuées
Pour faire suite à La Causerie Patrimoine qui s'est déroulée ce vendredi 27 janvier LE BARON ANTHOINE Un Embrunais ouvre les portes du commerce entre Marseille et la mer Noire Par Christian Gueneau
►Article paru dans le Dauphiné Libéré à l'occasion de la Causerie Patrimoine du 27 janvier animée par Christian Gueneau ►Article paru dans LA DURANCE N°74 de Juillet 2010 : A consulter aussi :
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