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►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du vendredi 6 juin 2025 (Bernard Brabant)
Que s’est-il passé il y a 100 ans
Une campagne électorale qui manque de nuances, des automobiles aux vitesses excessives, de bons conseils d’hygiène : voilà ce que l’on pouvait lire dans l’hebdomadaire embrunais La Durance en juin 1925.
“À Embrun […] ce libraire, cet épicier, cet hôtelier crèvent de faim.” Place de la Mazelière, il y a 100 ans. Illustration Archives départementales côte 39/00201
En juin 1925, deux candidats se présentent pour remplacer le député Léon Cornand devenu sénateur : à droite Maurice Petsche contre Jean Planche du cartel des gauches. Comme d’habitude, Adrien Jugy fait campagne dans son journal La Durance pour le candidat de droite. Un “homme sympathique” dont la campagne “prend l’allure d’une marche triomphale”. Un candidat qui a fait ses preuves : “Il a installé à Guillestre l’industrie du filet brodé”. Certes, “comme toute industrie qui débute, cette industrie n’a pas, à l’heure actuelle, son plein développement”.
D’ailleurs, comment peut-on défendre le cartel des gauches, s’indigne l’hebdomadaire ? Jean Planche est un “exemple de basses intrigues, de tripotages, de louches combinaisons équivoques”. Comment lui faire confiance ? La Durance croit savoir qu’un journal parisien qui le soutient décrit ainsi les Hautes-Alpes, pays jeté dans la misère par les élus actuels : “À Embrun […] ce libraire, cet épicier, cet hôtelier crèvent de faim. Ils grattent le sol de leur jardin […], pour faire pousser des racines”. Dans le Queyras, c’est pire : “Les unions consanguines pullulent. Il y a des fils de leur frère. Il y a des goitres, des becs-de-lièvre”. On comprend pourquoi les Haut-Alpins, hommes sensés, ont choisi Maurice Petsche qui siégera à la chambre des députés jusqu’en 1936.
Pas plus de 10 km/h
À Savines, monsieur Bernnig a décidé d’emprunter un wagon en stationnement pour se déplacer. Il a desserré les freins. Le wagon a pris de la vitesse et a heurté une pièce de bois. Le malheureux est mort après en avoir été éjecté. Rien ne vaut l’automobile pour se déplacer. Mais, constate le journal, le trafic devient plus intense. “De nombreuses voitures automobiles de toutes forces sillonnent nos routes.” Il demande aux conducteurs de respecter les panneaux de limitation de vitesse à l’entrée des villages : 10 km/h.
G. Vari donne des conseils d’hygiène. “Aussitôt levé, faites vos ablutions à l’eau froide et nu jusqu’à la ceinture. Prendre un bain complet au moins une fois par semaine.” Attention aux yeux, les “miroirs de l’âme”. Il ne faut pas lire couché ou en chemin de fer, ne pas dormir vis-à-vis d’une fenêtre, de façon que la lumière solaire ne vienne vous frapper dans les yeux à votre réveil. Et pour se laver les dents, quoi de mieux que d’utiliser “un mélange de charbon et de quinquina pulvérisés” ?
►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du mardi 20 mai 2025 (Bernard Brabant)
Que s’est-il passé il y a 100 ans dans l’Embrunais lors des élections municipales ?
Des élections municipales, des Haut-Alpins étourdis, une femme assommante. Voici quelques échos de l’actualité de ce mois de mai 1925, parue dans l’hebdomadaire embrunais La Durance.
La mairie école de Châteauroux au début du XXe siècle. Photo Archives départementales côte 39/0256
Le 3 mai 1925, c’est le premier tour des élections municipales. À Embrun, il n’y a qu’une seule liste. À laquelle, il faut ajouter un opposant élu à l’insu de son plein gré. Jules Rougon, le nouveau maire, succède à Léon Toussaint devenu simple conseiller. “En raison de l’augmentation incessante des affaires communales accrues chaque jour par l’application de nouvelles lois sociales”, le conseil crée un poste de second adjoint.
Élections et accusations
À Châteauroux, François Anthoine accuse Émile Lions d’avoir détourné 10 francs (1,80 € de nos jours), des sommes récoltées lors du banquet des conscrits. Faux ! répond ce dernier dans le journal. La semaine suivante, François Anthoine persiste et signe dans une tribune. En troisième semaine, La Durance refuse de publier la réponse à la réponse, “le rôle de notre journal n’étant pas celui de s’occuper des affaires personnelles qui n’intéressent nullement nos lecteurs”. Ce qui n’empêche pas Émile Lions d’être élu adjoint au maire Louis Queyras.
Sont élus maires en 1925 : Casimir Blanc à Baratier, Jean-Joseph Faure à Crévoux, Antoine Robert aux Crottes (Crots), Aimé Brès aux Orres, Jame André à Saint-André, Jérémie Bertrand à Saint-Sauveur, Frédéric Pavie à Savines, Camille Garcier à Puy-Saint-Eusèbe, André Planchu à Puy-Sanières et Jérémie Peyron à Réallon.
En ce mois de mai, les Haut-Alpins sont tête en l’air. Aux Crottes, le jeune Marcel Blanc, fermier au château, a trouvé un portefeuille avec une “certaine somme”. À Prunières, c’est un portefeuille appartenant à Monsieur Méallan, avec 6 000 francs (1 000 €). On comprend pourquoi il est surnommé l’Américain. Monsieur Para, facteur PTT, homme plus mesuré, a trouvé un double décamètre place Barthelon. On peut venir le chercher chez lui. À Puy-Sanières, Henri Chaix a perdu son imperméable caoutchouté. À Remollon, un jeune homme de 17 ans a décidé de s’exercer au tir à la carabine pour préparer le service militaire. “Il a pleinement réussi à démontrer son habileté”, note le journal, puisqu’il a tué deux poules de sa voisine.
Du côté de Réotier, “Laurent Bourcet, âgé de 36 ans, dormait profondément lorsqu’il fut frappé à la tête de trois coups de matraque par sa femme”, annonce le journal. C’est ce que l’on appelle avoir des coups de barre. Appréhendée par la gendarmerie, la jeune femme assommante a été mise en liberté provisoire. Le journaliste juge bon de préciser que “l’union ne régnait pas dans le ménage”.
►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du dimanche 11 mai2025 (Marc Morbelli)
Une exposition en hommage aux Français libres et à De Gaulle
Mercredi 7 mai, la Maison des Chanonges a inauguré l’exposition “Les Français libres et leur chef le Général de Gaulle”, un hommage aux Résistants et à leur lutte sous la direction de De Gaulle. Elle est ouverte gratuitement jusqu’au 21 juin
Chantal Eyméoud a présenté l’exposition devant le public. P hoto Le DL/Marc Morbelli
Ce mercredi 7 mai en fin d’après-midi à la Maison des Chanonges à Embrun, a été inaugurée l’exposition “Les Français libres et leur chef le général de Gaulle”. Celle-ci est présentée par la ville d’Embrun en partenariat avec l’Office national des anciens combattants et victimes de guerre de Gap dans le cadre des 80 ans de la fin de la Seconde Guerre mondiale et de la victoire du 8 mai 1945.
La maire Chantal Eyméoud a effectué une présentation de cette exposition constituée de divers objets, documents, photographies, et 27 panneaux explicatifs mis à disposition par l’Onac VG. Elle retrace l’épopée de ces soldats, avec ou sans uniforme, des armées de terre, mer, et de l’air ou agents de la France libre qui, à partir de l’été 1940, répondirent à l’appel du 18 juin 1940 du Général de Gaulle.
Cette exposition rend également hommage à cet homme qui ne se résolut jamais à la défaite face à l’Allemagne nazi, et a tous ces hommes et femmes dont les ralliements ont été tout d’abord individuels, puis collectifs, métropolitains, puis ils vinrent de toutes les parties de la France d’outre-mer et des colonies.
Perpétuer un devoir de mémoire
Cette exposition vous transporte dans cette funeste et terrible époque où la Seconde Guerre mondiale fit entre 1939 et 1945, 23 millions de pertes civiles et 11 millions de combattants. La France n’aurait jamais pu se relever de la débâcle de 1940, sans la volonté, l’engagement héroïque, la détermination militaire, et l’envergure politique de Charles de Gaulle à ce moment-là. Il a été reconnu par Winston Churchill, premier ministre britannique, comme “le chef des Français qui continuent la guerre”. Cette exposition permet de perpétuer le souvenir de mémoire en œuvrant inlassablement auprès des plus jeunes générations. Elle repose sur la mémoire, l’histoire et la citoyenneté. Marie-Claude Ryckebush-Lozza a lu un texte de son père qui a connu la déportation en Allemagne.
Toutes les photos sur le lien ci-dessous :
►ASEPE - Photos - Expositions : Journée Nationale des Véhicules d'Époque
►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du mercredi 27 avril 2025 (Marc Morbelli)
Le train à vapeur attire la foule
À l’occasion du 150e anniversaire de l’arrivée du train dans les Hautes-Alpes, une locomotive à vapeur, la 140 C 27, avec son tender d’approvisionnement et trois wagons, a arpenté les voies ferrées du département ce week-end des 26 et 27 avril.
La 140 C 27 a fait une halte appréciée en gare d’Embrun. Photo Le DL/M.M.
En provenance de Manosque, le convoi à vapeur est passé samedi par Veynes, Gap, Embrun et a continué jusqu’à Briançon, en effectuant diverses haltes tout au long de son parcours. Il est arrivé en gare d’Embrun aux alentours de 10h30. Cet événement a attiré plusieurs centaines de curieux et de nostalgiques sur les quais de la gare embrunaise. De multiples souvenirs ont ressurgi de la mémoire des personnes présentes, une sympathique ambiance a animé la gare, on pouvait faire monter les enfants sur la locomotive et dans les wagons pour une courte visite. Il y aura cette année 51 ans que le dernier train à vapeur circulait sur le réseau ferré national et sur la ligne des Alpes.
Ce moment a été permis grâce à l’association Gadeft – Groupement d’aide au développement des exploitations ferroviaires touristiques – de Nîmes, qui bichonne avec ses bénévoles ces anciens matériels ferroviaires. La locomotive 140 C 27 que l’on a pu admirer aura 110 ans l’année prochaine puisqu’elle a été construite en 1916, en pleine Première Guerre mondiale. Le convoi tiré par cette superbe machine à vapeur a repris sa route vers Briançon pour la suite de son périple et avant le voyage retour de ce dimanche
►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du mercredi 16 mars 2025 (Marc Morbelli)
L’orfèvrerie, le trésor de la cathédrale qui raconte une histoire de 800 ans
Une causerie proposée vendredi a permis de découvrir le patrimoine religieux d’Embrun et plus particulièrement l’orfèvrerie, trésor de la cathédrale.
Catherine Briotet, conservatrice des antiquités et objets d’art des Hautes-Alpes (à gauche) et Lise Dhorne, animatrice culturelle de la ville d’Embrun. Photo Le DL/M.M.
La ville d’Embrun a proposé vendredi 11 avril à la Manutention à Embrun une causerie animée par Catherine Briotet, conservatrice des antiquités et objets d’art des Hautes-Alpes, et Lise Dhorne, animatrice culturelle de la ville, sur le thème “L’orfèvrerie, un trésor de la cathédrale”.
Depuis cinq ans, un important travail d’inventaire, dit récolement, a été effectué. Il sert à vérifier, à partir d’inventaires précédents, la présence des œuvres dans les collections des musées et monuments historiques, ici la cathédrale Notre-Dame du Réal à Embrun. Cette opération réglementaire est régie par la loi de 2002 et encadrée par le ministère de la Culture.
Ce travail de longue haleine prend fin, la mission du conservateur étant de mettre en protection les pièces qui ont un intérêt au titre des Monuments historiques.
Des pièces remarquables
Les objets religieux de l’édifice embrunais appartiennent à la commune depuis la loi de 1905 qui marque la séparation de l’Église et de l’État. Particularité, ces œuvres peuvent être utilisées dans le cadre religieux.
À différentes époques de l’histoire, il était de coutume de faire réaliser par des orfèvres de très belles pièces. À Embrun, le trésor est riche et luxueux dès le Moyen-Âge, et selon divers écrits, il est qualifié de richesse exceptionnelle. Un archidiocèse se devait de posséder de très belles œuvres. Mais les guerres et la Révolution sont passées par là, en même temps que les pillages. Environ 5 % des œuvres sont parvenues jusqu’à notre époque.
Embrun a perdu de sa superbe et son archevêché après la Révolution, mais la cathédrale Notre-Dame du Réal, qui vient de fêter ses 800 ans d’existence, reste un bijou d’architecture remontant au XIIe siècle.
Différents documents et photographies ont été présentés concernant la législation des poinçons de l’ancien régime et du nouveau avec leurs caractéristiques, et les poinçons les plus répandus sur le territoire, ainsi que diverses pièces d’orfèvrerie et leurs fonctions : vases sacrées, calices, patène, ciboire, ostensoirs, burettes, ampoule à huile sainte, croix de procession, reliquaires… Parmi celles-ci de nombreuses pièces sont remarquables.
En ce qui concerne l’entretien de ces objets d’arts, les protocoles sont complexes et effectués par des entreprises spécialisées.
►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du mardi 4 mlars 20255 (Marc Morbelli)
Sur les pas d’Eugène Barthelon, de Toulon à Cadarache
Vendredi 28 février en fin d’après-midi à la Manutention, Rémy Martin-Lauzier a animé une causerie sur Eugène Barthelon. Qui était cet homme dont le nom a été donné à la place centrale et qui a légué sa fortune à Embrun, à sa mort ?
Le conférencier Rémy Martin-Lauzier a su captiver son auditoire qui en a redemandé à la fin avec diverses questions. Photo Le DL/Marc Morbelli
La place centrale d’Embrun porte le nom Eugène Barthelon. Celui d’un homme qui a fait un legs très important à la commune à sa mort, en décembre 1905. Mais qui était-il ? C’est la question que s’est posée Rémy Martin-Lauzier en entamant des recherches qui ont duré une année. Elles lui ont permis d’établir un arbre généalogique des Barthelon d’Embrun remontant aux années 1 600, soit le XVIIe siècle sous le règne de Louis XIV, jusqu’à la naissance de Jean Joseph Barthelon en 1806. Ce dernier épousa en 1829, Louise Adélaïde Gorlier, ils eurent 7 enfants dont Eugène Alexandre Barthelon qui naquit à Embrun en 1833. La vie et le travail étaient alors difficiles dans les Hautes-Alpes, et Jean-Joseph Barthelon, le père d’Eugène, décide de quitter le pays en 1838 avec sa famille vers la Ciotat, Toulon et Marseille.
Achat des thermes de Gréoux et Digne-les-Bains
Au fil des ans, il y devient entrepreneur de travaux publics, il participe à la construction du port de Toulon, se spécialise dans le béton maritime, il participe à la construction d’une partie du port de la Joliette à Marseille, et du port d’Alger. Bâtisseur avec une excellente renommée, et le sens des affaires, il en tira sa fortune. Il achète notamment le Château d’Avignon aux Saintes-Maries-de-la-Mer, les thermes de Gréoux et Digne qu’il développe, et le domaine de Cadarache à Saint-Paul-lès-Durance pour 1 400 000 francs de l’époque. Eugène Barthelon, qui a suivi son père, ne se mariera jamais et n’aura pas d’enfants. Il bénéficie de biens de son père qui lui donne Cadarache où il s’installe. Il est maire de Saint-Paul-lès-Durance de 1865 à 1881. Il travaille à valoriser et exploiter l’immense domaine dans de nombreux secteurs : vignes, agriculture, élevage et forêts. Il restaure le château. Mais la rentabilité des terres est en déclin, notamment avec le phylloxéra qui ravage les vignes.
Au décès de son père en 1890, celui-ci lui demande de ne pas oublier son pays natal… Embrun. Ses biens sont répartis sur ses trois enfants vivants, Eugène conserve par héritage Cadarache. Peu avant sa mort le 21 décembre 1905, ce dernier fait de la commune d’Embrun légataire universel de tous ses biens, dont Cadarache. Eugène avait reporté sur son père toute son affection, lequel par son travail a fait fortune et donné un avenir à sa famille. En 1919, Embrun revendra Cadarache à un homme d’affaires qui le cédera plus tard à l’État.
►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du dimanche 9février 2025 (Marc Morbelli)
La Saint-Guillaume d’hiver fêtée
Les prieurs de l’année Jean-François Mesrobian (à droite) et Thierry Lefebvre se sont préparés avec une randonnée à la chapelle des Séyères à 2056 m. Photo Prieurs de Saint-Guillaume
Ce dimanche 9 février la confrérie de Saint-Guillaume honorera son saint patron lors de la traditionnelle fête d’hiver, célébrée le deuxième dimanche de février. Les prieurs nommés par la confrérie pour cette année 2025 sont Jean-François Mesrobian et Thierry Lefebvre. Au cours de cette période de priorat, ils ont la charge d’organiser les différents évènements de la confrérie, visiter l’ensemble des prieurs et proposer à leur tour deux prieurs qui prendront la suite dans trois ans. La confrérie va se réunir en assemblée générale ce dimanche à 9 h 30 à la salle Saint-Vincent à la cure. Les futurs prieurs seront alors nommés par cette assemblée. Puis à 11 heures sera célébrée à la cathédrale Notre-Dame du Réal à Embrun, par le vicaire Thibaud Varis, la messe en l’honneur de saint Guillaume. Suivront les traditionnels vins d’honneur à la cure, puis le repas en commun des prieurs. La confrérie des prieurs de Saint-Guillaume existe depuis le XIIIe siècle et dispose de statuts écrits en 1763. Depuis 1854 elle bénéficie d’une autorisation papale pour célébrer l’office de saint Guillaume. Les prieurs s’engagent à perpétuer la tradition, maintenir en état les édifices religieux ayant trait à ce saint protecteur, faire œuvre de solidarité et partager des valeurs. Ils sont nommés en binôme et conservent le titre à vie.
►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du samedi 3 janvier 2025 (Marc Morbelli)
La cathédrale retrouve de sa superbe en attendant la rosace
Fini les échafaudages et autres barrières. Notre-Dame du Réal s’offre de nouveau au regard du public avec une façade ouest et un clocher rajeunis. Reste la rosace. En cours de restauration, elle rejoindra l’édifice prochainement.
La façade ouest et le clocher ont retrouvé une seconde jeunesse, la grande rosace regagnera son emplacement dans quelques mois. Photo Le DL/Marc Morbelli
Depuis peu, les Embrunais ont pu redécouvrir la beauté de la façade ouest de la cathédrale Notre-Dame du Réal. Les échafaudages ont été démontés complètement ainsi que les grilles de protection et le parvis a été nettoyé.
Un investissement de 3,4 millions d’euros
Notre-Dame du Réal a été édifiée il y a 800 ans, entre 1170 et 1225, contemporaine de Notre-Dame de Paris. Elle appartient à la Ville d’Embrun. Au fil des siècles elle a fait l’objet de divers travaux d’amélioration et embellissement, avec notamment l’installation du grand orgue en 1464 par Pierre Marchand, et a subi diverses évolutions par des facteurs d’orgue de renommée. Cet instrument somptueux fut offert par le dauphin Louis, futur Louis XI. Le XVe siècle a vu également la création de la grande rosace au-dessus du portail principal. « Notre cathédrale est exceptionnelle », commentait dans nos colonnes la maire, Chantal Eyméoud. « Elle compte énormément dans l’histoire culturelle et cultuelle. C’est l’un des plus beaux monuments des Alpes françaises et de la région. »
Le temps ayant fait son œuvre, certaines parties étaient endommagées, notamment la façade ouest et le clocher. Depuis quelques années la commune d’Embrun s’était donc lancée dans l’immense projet de leur réhabilitation. Études, élaboration du projet, recherche des financements… tout s’est enchaîné convenablement et au début du mois de mai 2022 était inauguré le lancement de ces grands travaux. Ils ont été financés à 100 % pour une somme prévisionnelle alors de 2 850 000 euros, par l’État à hauteur de 50 %, par la Région pour 30 %, par le Département pour 10 % mais aussi par la Mission Bern et la Fondation du patrimoine et de nombreux autres donateurs.
Les travaux étaient prévus jusqu’en fin d’année 2024, le délai a donc été respecté mis à part la rosace, toujours en cours de restauration, qui reviendra bientôt. Michel Trubert, architecte en chef des Monuments historiques, a été en charge de cette restauration qui a privilégié la conservation. Chaque pierre a été sondée afin de connaître son état, celles pouvant être sauvées l’ont été et consolidées afin de garder l’aspect originel, les autres ont été remplacées. Au final cette restauration a eu un coût de 3,4 millions d’euros. De nouvelles phases de travaux seront lancées pour les autres façades dans les années à venir.