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Il y a 80 ans, les premiers maquis de l’Embrunais venaient de naître  -  par Hubert

►Article paru dans le Dauphiné Libéré du jeudi 6 avril 2023 - Bernard Brabant
 

Il y a 80 ans, les premiers maquis de l’Embrunais venaient de naître

En mars 1943, pour cacher les jeunes qui voulaient échapper au Service du travail obligatoire, les maquis de Boscodon et des Orres s’organisaient.
 

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Ce sont dans ces bâtiments d’Albin Joubert à Combe-Brézès que se sont réfugiés ceux qui fuient le STO.
D’autres trouveront refuge chez Marcel Imbert à Boscodon. Deux maquis sont nés.  Photo Le DL /B.B.

Février 1943. Le gouvernement de Laval prend un décret : les jeunes gens de 20 ans sont soumis au Service du travail obligatoire (STO). Ils doivent partir en Allemagne pour la plupart. Deux ans d’esclavage dans des conditions épouvantables : certains n’en reviendront pas. D’autres refusent de partir.

René Philip, Roger Guion et Abel Fouret sont trois jeunes qui prennent le train, en gare d’Embrun, le 12 mars 1943, au milieu des pleurs. Ils sont convoqués et doivent se rendre en Allemagne. Mais, arrivés à Gap, ils n’attendent pas le train allant vers Marseille et prennent la décision de rentrer se cacher. Grâce au secrétaire de mairie de Saint-Sauveur, Albin Joubert, qui est également agriculteur, ils trouvent refuge dans sa ferme de Combe-Brézès. C’est maintenant leur camp de base.

René Philip travaille aux Ponts-et-Chaussées avec le fils de Marcel Chevalier. Les jeunes réfractaires bénéficient de l’entraide des fonctionnaires de cette administration et des réseaux socialistes. Ce maquis relèvera du MUR, un groupement de résistants non communistes. Il aura donc pour chef Marcel Chevalier.
De son côté, Marcel Imbert de Crots, raconte dans ses mémoires : “Le 19 mars 1943, j’assistais aux obsèques d’une dame à Saint-Jean-des-Crottes, lorsque deux amis me demandèrent si j’étais toujours décidé à faire ce que j’avais dit concernant le STO. Ayant répondu par l’affirmative, ils m’informèrent qu’il en arriverait quatre le soir-même à la gare d’Embrun.”

Il cache ainsi ces jeunes réfractaires au STO dans ce qui fut l’abbaye de Boscodon. Depuis la Révolution, ces bâtiments plutôt délabrés appartiennent à des particuliers, en l’occurrence à la belle famille de Marcel Imbert, exploitant forestier. Devant l’afflux de jeunes, il en cachera dans différents hameaux des Crottes (ancien nom de Crots), dans des grottes et dans une cabane de bûcheron appelé Camp de Gaulle. Il est le chef de ce maquis de l’Organisation de résistance de l’armée qui rejoindra de Gaulle.

Des actions de sabotage et de harcèlement contre les Allemands

Le maquis de Boscodon connaîtra un destin tragique. À la suite d’une trahison, le 16 mai 1944, dix maquisards sont déportés en Allemagne. Cinq n’en reviendront jamais.

Si le maquis des Crottes n’a jamais mené de combats, celui de Combe-Brézès deviendra le maquis des Orres. Sous le commandement du lieutenant Eymin, il mènera des actions de sabotage et de harcèlement contre les Allemands au printemps et en été 1944, pour aider à la Libération de l’Embrunais. Quand les Alliés entreront dans Embrun, les occupants auront déjà déguerpi.

Publié le 07/04/2023 12:22   | |    |


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