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►Article paru dans LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ du jeudi 2 novembre 2023 (Bernard Brabant)
À la découverte des tombes de personnages qui ont marqué la commune
Ces personnes ont marqué notre histoire locale. Aujourd’hui, certaines sont encore connues, d’autres ont été oubliées. Voici quelques tombes de ces Embrunais et Embrunaises décédés avant la Seconde Guerre mondiale. Une balade insolite, proposée avec la complicité de Robert Blache, féru d’histoire locale.
L’emplacement de ces quelques tombes. Infographie B.B.
►1. Louis Dioque († 1873)
Décédé, il fut receveur des finances. Il fut propriétaire de l’abbaye de Boscodon qu’il a sauvée de la ruine en faisant rétablir une partie de la toiture avec son propre argent.
►2. Famille Bonniard († 1924)
Victor, avec son frère Louis, géra une fabrique de draps dont le gros bâtiment abandonné se trouve au Pont-Neuf, devant le Gabion actuel. Il fut conseiller général, député puis sénateur. Michel Bonniard fut maire d’Embrun.
►3. Famille Jugy († 1907)
François a fondé l’hebdomadaire républicain La Durance en 1872. Adrien puis Albert en ont assuré la relève. La tombe ne mentionne pas les épouses qui ont aussi joué un rôle. Le journal s’est sabordé en 1944. Comme tout journal ayant choisi de paraître durant la guerre, sa ligne éditoriale était forcément devenue pétainiste.
►4. Clovis Hugues († 1907)
Le poète, ancien député, mort à Paris, avait choisi de se faire enterrer à Embrun dans le cimetière dont il disait : “toutes les tombes sont un jardin”. Sa tombe a été sculptée par sa femme Jeanne Royannez-Hugues qui a également sculpté le monument du jardin de l’Archevêché. Décédée en 1932, ses cendres reposent à côté de Clovis
►5. Famille Mondet († 1958)
Émile a installé avec son fils l’éclairage public électrique à Embrun. Il a construit une centrale électrique sur la Durance à l’endroit maintenant occupé par les moulins Céard. Embrun (première ville des Hautes-Alpes en la matière) et Paris ont bénéficié la même année de cette nouveauté : en 1891.
►6. Victor Maurel († 1918)
Il fut conseiller municipal pendant 30 ans et premier adjoint. Très impliqué dans la vie associative, il fut aussi capitaine des pompiers. Ses idées ancrées à gauche effrayaient les braves gens. C’est pourquoi son ami Clovis Hugues l’appelait “l’avale-tout-cru”. On a donné son nom à l’ancienne rue Neuve.
►7. Auguste Arduin († 1914)
Il fut maire lorsque la maison centrale fut supprimée. Il présenta à plusieurs reprises sa démission pour protester contre une décision qui ruinait la ville. À l’issue d’un conseil houleux, il s’est battu en duel au pistolet avec Auguste Chapuzet. Après deux balles échangées sans résultat, les témoins ont déclaré l’honneur sauf.
►8. La plus vieille tombe ?
Peut-être une des plus vieilles tombes du cimetière, appelée à disparaître. On peut lire sur la plaque qu’une des personnes est décédée en 1774.
►9. Émile Guigues († 1904)
Ce percepteur était poète, auteur. Il a dessiné la vie de tous les jours. Sa maison est dans la rue qui porte son nom.
►10. Auguste Thouard († 1925)
Il fut poète, maire, avoué, avocat, mutualiste, éditorialiste, fondateur de multiples sociétés d’entraide. Sa maison est en face de la cure.
►11. Famille Chapuzet
Le monument funéraire le plus ambitieux du cimetière. Auguste († 1928) fut maire d’Embrun (voir Arduin). Les deux vitres abritaient des bustes en marbre blanc de lui et de sa femme. Ces œuvres ont été enlevées, par crainte de détérioration et de vol.
►12. Charles Masson († 1960)
Il fut maire et pharmacien. Il a transféré en 1923 dans la rue principale sa pharmacie (pharmacie du Mont-Guillaume actuelle).
►13. Les 8 sœurs
Elles sont huit sœurs religieuses inhumées dans ce tombeau (entre 1927 et 1957). Ces religieuses étaient très aimées des Embrunais car elles étaient soignantes bénévoles à l’hôpital.
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